Et si le développement extravagant de la bioéthique cachait une révolution plus grave ? La procréation médicalement assistée, la gestation pour autrui, sont déplorables et sont des atteintes à l’œuvre divine de la création ; le changement de genre, vouloir n’être plus ni « il », ni « elle », est révoltant et contre nature. À la vérité toutes ces malversations sont scandaleuses.

Cependant toutes ces révoltes humaines supposent un substrat : un « sentiment » profond de qui on est, une pâte humaine, capable de vouloir, de choisir, de se déterminer pour tel changement ; et la liste des possibilités s’allonge… actuellement résumées en 6 lettres et un signe : LGBTQI+.

On peut aussi chercher un bon moyen de vivre enfin sans effort ni travail. On peut chercher à jouir sans entrave, sans souffrir ni mourir. Oui, on peut… Tous ces fous espoirs sont la devanture d’une théorie beaucoup plus profonde et pas nouvelle. C’est celle que prônait en 1747 Julien Offray de la Mettrie dans un ouvrage à scandale : l’homme machine. Même s’il ne ratifiait pas toutes les idées étonnantes de Descartes qui, prenant les animaux pour des machines, permettait de les disséquer à plaisir, il refusait, comme lui, la composition harmonieuse de l’âme et du corps. L’erreur actuelle est la même : l’homme n’est que matière. C’est le matérialisme athée, contre quoi la Sainte Vierge mettait en garde à Fatima, qui se répand dans le monde cherchant à perdre les âmes. La pâte humaine modifiable tout à loisir est devenue une pâte à modeler. L’homme n’est plus un être de nature, il est un produit artificiel, une mécanique.

Le transhumanisme donne à l’homme le pouvoir de modeler son être et de se prendre pour le grand architecte de l’Univers. Alors, au diable l’apathie devant une telle entreprise et l’indifférence face à tel blasphème !

Il ne s’agit pas de gémir, mais de se former. Non seulement pour n’être pas capté par les sirènes enchanteresses de ce monde illusoire, mais aussi pour éclairer ceux que nous côtoyons pour les aider à rester libres créatures de Dieu. La prochaine UDH en est vraiment le moment privilégié : nous vous y attendons nombreux !

Abbé de Jorna, Supérieur du district de France de la FSSPX