Hier la liberté du culte a pu être remise en question au nom d’un bien commun sanitaire. Aujourd’hui la liberté d’enseignement peut être mise en cause au nom d’un bien commun laïque, transcendant les séparatismes religieux.

En se voulant au-dessus des croyances, la laïcité croit être la seule à pouvoir combattre les divisions provoquées par ces croyances dans la société contemporaine. Mais cette profession de foi laïque – car c’en est une – provoque quelques questions :

Quelles sont les valeurs que la laïcité oppose aux valeurs religieuses ? Quelle est l’origine de ces valeurs ? Le concile Vatican II a-t-il eu raison de les adopter ? Quel rôle a joué la laïcisation dans la constitution de « l’Archipel français », ces îlots épars de communautés qui se côtoient sans se rencontrer ? Et quel a été l’impact de la déchristianisation – la perte de la matrice sociale et culturelle du catholicisme – sur ce morcellement ?   La laïcisation s’oppose-t-elle réellement à la fragmentation de l’ordre social ?

En ce cas, quel rempart la laïcité peut-elle offrir face aux séparatismes ?